FAITS SAILLANTS 2015
· Bien que la violence ait reculé dans certaines régions de la RCA, en 2015, la situation sécuritaire reste volatile et les groupes armés toujours actifs. Il y a plus de 450 000 réfugiés centrafricains au Cameroun, en République démocratique du Congo, au Congo et au Tchad ; dans le même temps, le nombre de déplacés dans le pays est estimé à 436 000 personnes.
· L'insécurité persistante dans de nombreuses zones du pays continue d'entraver la capacité de MSF à atteindre les personnes ayant besoin d’assistance via nos 16 projets. Ainsi, à de nombreuses reprises, les dispensaires mobiles de MSF ont été stoppés par des éléments armés dans les alentours de villes comme Batangafo, Kabo, Bambari et Boguila, entravant ainsi notre accès à des populations situées dans des zones plus éloignées où aucune structure de santé ne fonctionne.
· Même si en mars la situation semble plus calme, on note tout de même une nette augmentation du nombre d’incidents, principalement dans le nord-ouest du pays, près de la frontière tchadienne. Les civils en sont davantage victimes que les ONG.
· Fin 2014, des affrontements armés entre groupes rebelles - avec implication également des nomades et éleveurs Peuls - ont conduit au déplacement d’un nombre croissant de personnes vers le camp de Batangafo. Fin avril 2015, environ 35 000 personnes vivaient dans le camp. En plus de la gestion de l'hôpital, MSF a déployé sept agents de santé afin de surveiller de près la situation sanitaire et l’état de santé des personnes déplacées.
· Ces deux années de crise politique ont aggravé la pénurie préexistante de services de santé dans le pays. La RCA est désormais un contexte d'urgence sanitaire chronique et prolongée, un désert sanitaire. Dans certaines zones comme Kouango, les vaccinations de routine n’ont pas été effectuées depuis deux ans et moins de 50% des enfants centrafricains ont été vaccinés contre les maladies infectieuses. En raison du conflit, 72,5% des structures de santé du pays sont soit détruites, ou ne fonctionnent pas/plus. De plus, la surveillance épidémiologique est actuellement inexistante.
· En février, le gouvernement a fait part d’épidémies de rougeole, de rubéole et de rage. MSF a organisé trois campagnes de vaccination de masse contre la rougeole pour les enfants âgés de moins de 15 dans la ville de Bria, dans le camp de déplacés et la ville de Batangafo, ainsi que dans villes de Nzako et Bakouma. Fin mars, 33 000 enfants avaient été vaccinés.
· Le paludisme reste un facteur majeur de décès dans les structures de MSF en RCA, dans certaines régions il représente 90% des cas, surtout parmi les enfants de moins de cinq enfants. Le conflit qui se prolonge, les déplacements de populations, le manque de ressources et d'accès aux soins de santé de base sont les plus grands obstacles à la lutte contre le paludisme en RCA.
· En février, alertée par des rapports qui évaluaient que près de 30.000 personnes de la province de Kouango dans le sud du pays avaient fui en RDC ou d'autres régions de la RCA, MSF est partie dans la région pour évaluer les besoins humanitaires. Des cliniques mobiles ont été mises en place ainsi qu’un appui à l'hôpital de Kouango pour les soins secondaires.
· Pendant plus d'un an, les populations musulmanes sont restées enfermées dans des enclaves situées dans des villes comme Berberati ou Carnot, entre autres. MSF continue à soutenir ces enclaves avec des cliniques mobiles et des références à l'hôpital pour les enfants et les adultes, et continue de surveiller étroitement la situation et les besoins.
· Janvier et février ont vu beaucoup de tensions et d'affrontements récurrents à Bambari (Ouaka), non seulement entre les différents groupes armés, mais aussi au sein de ces groupes. En avril et mai, la situation est restée très volatile et les tensions sous-jacentes ne se sont pas améliorées. Les gens ont souvent peur de se déplacer et MSF a essayé d'atteindre les différentes communautés en fournissant des soins de santé à tous. Des attaques locales sur plusieurs villages par divers groupes ont eu lieu, au cours desquelles la population a été harcelée.