Faits saillants
Plus de 800 malades de choléra enregistrés en 9 jours dans la zone de santé de Kindu.
Près de 5 000 personnes ont fui les affrontements intercommunautaires dans le Territoire de Pangi
Aperçu de la situation
Plus de 1 060 malades de choléra ont été enregistrés dans la seule zone de santé de Kindu depuis le 26 août dont au moins 800 entre le 14 et 23 septembre. Les autres malades viennent des zones de santé d’Alunguli, Kailo, Lubutu et Ferekeni, selon la Division provinciale de la santé.
A la suite de cette flambée, l’épidémie de choléra a été officiellement déclarée le 23 septembre au Maniema par le Ministre national de la santé. Un total de 2 081 malades et 77 décès ont été enregistrés dans la Province au 23 septembre depuis le début de l’épidémie.
Ces chiffres concernent les malades enregistrés dans les structures sanitaires et ne tiennent pas compte des ceux qui ne se rendent pas à l’hôpital faute d’informations et de moyens de transport.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le système d’alerte précoce doit être renforcé et les autorités publiques doivent s’impliquer davantage dans la sensibilisation de la population sur la nécessité d’amener les malades dans les centres de santé les plus proches. En outre, les centres de santé manquent d’intrants pour la prise en charge des malades. L’épidémie est aggravée par l’irrégularité de la fourniture d’eau de la REGIDESO, obligeant la population à s’approvisionner dans le fleuve ou autres cours d’eau.
Dans le Territoire de Pangi, près de 5 000 personnes dont au moins 3 000 enfants ont fui les affrontements intercommunautaires dans le secteur des Ikama en date du 20 septembre, selon des sources concordantes. Ces personnes déplacées se seraient rendues dans les localités de Kampene, Tchelu et Kama où 10 d’entre elles auraient trouvé la mort. Les habitants des groupements Chalumba et Penekoka se disputent depuis des années un site minier situé à cheval entre ces deux groupements. Selon la population, les agents de la police dépêchés sur le lieu pour restaurer l’ordre public se livreraient à des pillages.
Au mois d’avril, les deux communautés s’étaient affrontées à la machette et au fusil de chasse avec mort d’hommes. Le Gouverneur de la province avait décidé la fermeture du site minier, source de conflits. La violation par une communauté de cette mesure de l’autorité provinciale serait à la base de ces nouveaux affrontements qui privent au moins 3 000 enfants de cours.