FAITS SAILLANTS
D’importantes flambées de cas de choléra enregistrées dans plusieurs communes du pays. Environ 15 communes sont en alerte rouge ;
Des inondations sporadiques ont été enregistrées dans certains départements du pays suite aux averses du mois d’octobre affectant plus de 300 familles et causant des dégâts importants dans le secteur agricole ;
Crise binationale : La communauté humanitaire poursuit la collecte d’informations et la veille humanitaire ;
La sécheresse a provoqué une crise alimentaire aigue dans 37 communes.
CHIFFRES CLES
Nb. de déplacés dans les camps Source: DTM, Juin 2015 : 60 801
Nb. cumulatif de cas suspects de choléra (1er Janv. au 19 Sept. 2015)
Source: MSPP : 22 511
Choléra : 15 communes en alerte rouge
Des flambées importantes enregistrées particulièrement dans les
communes de l’Ouest et du Sud Est
Avec les fortes pluies du mois d’octobre, les acteurs de la santé ont observé une
recrudescence des cas de choléra au niveau de plusieurs communes, notamment dans
les dans les départements de l’Artibonite, de l’Ouest, du Sud-est, du Sud et du Nord.
L’Organisation panaméricaine de la santé (OPS/OMS), dans le rapport de situation des
alertes du 18 au 29 octobre, signale que, plus de 400 alertes ont été enregistrées.
Le document indique qu’environ une quinzaine de communes sont en alerte rouge. La
situation est beaucoup plus critique dans les communes Cité Soleil (91 cas), de Marigot
(51 cas), Saint-Marc (36 cas) et Jacmel (33 cas).
Les acteurs humanitaires estiment que la consommation d’eau non traitée et les mauvaises pratiques d’hygiènes sont la cause de transmission des 73 pour cent des cas investigués.
L’équipe technique UNICEF-PAHO a rappelé aux acteurs d’exécution une plus grande surveillance car les fins d’années restent des périodes de recrudescence de cas résiduels qui touchent aussi bien les départements que la capitale. Une meilleure coordination des acteurs intervenant dans le secteur EPAH (Eau potable, assainissement et hygiène) et de la santé a été encouragée ainsi qu’une flexibilité d’intervention et de partage d’informations.
L’ensemble des acteurs d’urgence mobilisés en appui aux autorités locales
pour répondre aux alertes
Face à cette situation, les agences du Système des Nations Unies à travers
l’Organisation panaméricaine de la santé/l’Organisation mondiale de la santé
(OPS/OMS), l’Unicef et les directions sanitaires des départements affectés ont intensifié
les activités de réponse rapide aux alertes. Des activités de distribution de produits
chlorés et de sérum oral, de sensibilisation des communautés, de décontamination des
maisons, dortoirs et blocs sanitaires, ont eu lieu dans les communautés touchées.
Particulièrement au niveau du département de l’Ouest, les équipes mobiles d’intervention
rapide (EMIRA), appuyées par la MDM-Canada, la Croix Rouge française et les
volontaires de la Croix Rouge haïtienne, ont décontaminé 23 dortoirs, 8 blocs sanitaires
composés de 10 douches et toilettes. Ils ont également installé 20 stations de lavage à
l’Académie Nationale de Police et organisé une séance de formation sur les pratiques
d’hygiènes au profit de 1 500 aspirants policiers.
Dans le département de l’Artibonite, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et L’OPS/OMS ont approvisionné le centre de traitement de diarrhée en intrants et ressources humaines.
Au niveau du Sud-Est, les équipes mobiles (EMIRA) du Ministère de la santé publique et de la population (MSPP) ont assuré la réponse communautaire dans les zones les plus affectées, particulièrement dans les communes de Jacmel, Cayes-Jacmel, Marigot et d’Anse à pitres. D’autres initiatives incluant l’investigation des sources d’eau, la recherche active des patients atteints de choléra, la décontamination des maisons, la protection des sources d’eau et la sensibilisation ont eu lieu. Des lits supplémentaires ont été mis à disposition dans les centres de santé.
La mobilisation des ressources reste un défi de taille dans la lutte contre
l’épidémie
Le Gouvernement haïtien et les agences du Système des Nations Unies et leurs
partenaires ont fait de la lutte contre le choléra une priorité dans le cadre du processus
de réduction de la vulnérabilité extrême du pays. Par conséquent, la mobilisation
continue des bailleurs reste essentielle afin d’appuyer les efforts du Gouvernement et des
partenaires humanitaires à maintenir une capacité de réponse rapide au niveau
communautaire.
Il est possible que les pluies se poursuivent pendant une partie du mois de novembre qui sera suivi par la saison sèche, une période pendant laquelle les opportunités de couper la transmission de la maladie sont optimales. En ce sens, les acteurs sont toujours en quête d’environ 8 millions de dollars pour poursuivre la réponse rapide aux alertes et parallèlement améliorer la qualité de l’eau et des activités de promotion de l’hygiène.