FAITS SAILLANTS
Malgré l’épidémie actuelle, depuis 4 ans, le Maniema enregistre de moins en moins de cas de rougeole
Plus de 3,000 cas de choléra enregistrés depuis août au Maniema
Sans route, aider les populations du Bas-Uele demeure un défi logistique
MANIEMA : LE SYSTEME SANITAIRE MIS A L’EPREUVE
Fin septembre, le ministère de la santé déclarait officiellement une épidémie de choléra au Maniema ; épidémie qui, entre fin août et fin septembre, avait touché près de 2 000 personnes. Quelques semaines auparavant, le 15 juillet 2015, le Gouverneur de la Province déclarait une épidémie de rougeole. L’autorité provinciale appelait par la même occasion le Gouvernement central et les partenaires humanitaires à se mobiliser pour mettre un terme à l’épidémie. Cette alerte venait à la suite d’une augmentation des cas dans la Zone de santé de Kasongo où depuis la mi-mai des alertes à la rougeole étaient lancées. Plus de 600 cas dont 7 décès ont été enregistrés dans la zone entre avril et juillet 2015, selon la Division provinciale de la santé. Au moins 60% des malades se retrouvent dans l’aire de santé de Muviringo, épicentre de la maladie. Mars 2014, dernière campagne de vaccination.
La résurgence de la rougeole surprend les spécialistes sanitaires car elle survient quelques mois après la précédente campagne de vaccination massive- la dernière campagne remonte à mars 2014 touchant toutes les 18 zones de santé. Selon l’OMS, le fait qu’environ 90% des malades enregistrés à Kasongo aient été vaccinés contre la rougeole en 2014 soulève la problématique de la qualité des campagnes de vaccination.
A la suite de nouveaux cas, les partenaires humanitaires ont appuyé une nouvelle campagne de riposte à la fin de juillet 2015 dans neuf des 21 aires de la Zone de santé de Kasongo. Selon le Bureau central de la ZS de Kasongo, 90% des enfants de 6 mois à 14 ans ont été touchés par cette première phase de vaccination de masse avec l’appui d’une ONG internationale. La deuxième phase couvrira les 12 aires de santé restantes. Une évaluation dans la zone de Kasongo avait révélé des infrastructures sanitaires sous- équipées, l’inexistence de la chaîne de froid dans plusieurs aires de santé pour la conservation des vaccins et même une rupture de stock de vaccins anti-rougeole entre février et avril.
Mais pour le médecin épidémiologiste provincial, le Maniema a l’avantage d’avoir des structures sanitaires de base et du personnel disponible. Mais ces infrastructures ont besoin d’un appui en équipements médicaux et le personnel nécessite un renforcement des capacités pour faire face aux défis dans le secteur sanitaire. D’autres zones de santé sont autant dépourvues que Kasongo. Kunda, Lusangi et Samba, situées au sud, ont enregistré, entre janvier et juillet, plus de 100 cas de rougeole et nécessitent par conséquent, selon l’OMS, des campagnes de masse afin que les efforts en cours ne soient vains.