FAITS SAILLANTS
Après les fortes pluies d’octobre et novembre, une recrudescence de l’épidémie a été constatée particulièrement dans les départements de l’Artibonite, du Nord, du Nord-ouest, de la région métropolitaine de Port-au-Prince et du Sud-est ;
Les personnes retournées de la République Dominicaine sont affectées par une vague de diarrhée aiguë incluant des cas de choléra ;
Les déplacés du séisme continuent de vivre dans des conditions extrêmement difficiles. L’accès aux infrastructures d’eau potable, assainissement et hygiène constituent leur principal souci ;
Environ 3 millions d’Haïtiens ont des difficultés à combler leurs besoins alimentaires de base.
CHIFFRES CLES
Nb. de déplacés dans les camps Source: DTM, Juin 2015 60 801
Nb. cumulatif de cas suspects de choléra (1er janv. au 28 nov. 2015) Source: MSPP 31 396
Nb. de décès dus au choléra (1er janv. à 28 nov. 2015) Source: MSPP 297
Epidémie choléra : le niveau de réponse d’urgence doit être maintenu et renforcé
La tendance est à la hausse au cours des deux derniers mois
En dépit de nombreux efforts consentis par le gouvernement haïtien et ses partenaires internationaux, les autorités sanitaires signalent une augmentation du nombre de cas de choléra pour le mois de novembre. En effet, du 22 au 28 novembre (48e semaine) 1093 nouveaux cas et 13 décès institutionnels ont été signalés contre seulement 268 nouveaux cas et 1 décès pour la 38e semaine (du 13 au 19 septembre).
Les départements de l’Artibonite, du Nord, du Nord-ouest, de la région métropolitaine de Port-au-Prince et du Sud-est sont les plus affectés et enregistrent respectivement 227, 164, 152, 149 et 101 nouveaux cas.
Cette situation est tributaire de nombreux facteurs notamment les fortes pluies d’octobre et de novembre qui ont favorisé la transmission de la maladie et les difficultés récurrentes d’accès aux services d’eau potable, assainissement et d’hygiène dans les communautés vulnérables particulièrement les camps de déplacés du séisme, les communes reculées et les sites temporaires habités par les personnes retournées de la République Dominicaine.
En appui aux autorités sanitaires nationales, les organisations internationales ont renforcé les activités de réponse notamment le renforcement des Unités de traitement de choléra, la distribution de matériel EPAH (Eau potable et assainissement) et la décontamination des maisons affectées. D’autant plus que les équipes mobiles (EMIRAs), du Ministère de la santé publique et de la population (MSPP) continuent à assurer la réponse communautaire dans les zones les plus affectées.
Le renforcement de la mobilisation indispensable à la poursuite de la lutte contre l’épidémie
Depuis 2011, les autorités sanitaires ont constaté une diminution graduelle de l’épidémie de choléra passant de 351 839 nouveaux à 29 078 en 2014. Toutefois, en dépit des résultats satisfaisants enregistrés au début de l’année, 2015 s’apprête à s’achever par une augmentation du nombre des nouveaux cas comparé à l’année dernière. En effet, le MSPP signale que 31 396 (jusqu’au 28 novembre) ont été enregistré contre 29 078 pour l’année 2014. Ce qui renforce les préoccupations des autorités sanitaires et ses partenaires internationaux.
De ce fait, la réponse à l’épidémie de choléra continue d’être une priorité humanitaire. Le pays doit continuer à mobiliser les ressources indispensables à la poursuite de la mise en œuvre du plan d’élimination de la maladie. Les acteurs humanitaires engagés dans la lutte contre le choléra estiment que 19,8 millions de dollars seront nécessaires pour soutenir les efforts du gouvernement haïtien et ses partenaires visant à réduire le taux de mortalité lié au choléra ainsi que contrôler l'incidence annuelle en empêchant la transmission de l’épidémie.