Faits saillants
Plus de 5 800 enfants bénéficieront d’une éducation d’urgence dans sept écoles sur l’axe Komanda – Luna.
Plus de 250 000 personnes sinistrées des inondations de la Tshopo en attente d’une assistance.
Aperçu de la situation
La décrue est observée depuis le 22 décembre dans 16 zones de santé de la Province de la Tshopo, affectées par des inondations d’octobre et de novembre 2015. Cette catastrophe naturelle a sinistré quelque 250 000 personnes. Ces dernières attendent toujours une assistance en abris, articles ménagers essentiels, soins de santé, éducation et sécurité alimentaire. Après la réunion sur les inondations tenue à Kinshasa entre le ministère des affaires humanitaires et des partenaires humanitaires, on espère une plus grande mobilisation des moyens au profit des victimes. Si aucune action n’est entreprise, il faut craindre que la décrue n’apporte aussi son lot de problèmes tels que des maladies d’origine hydrique. La Cellule de crise de la Tshopo avait chiffré à 3 millions de dollars les besoins générés par cette crise et pour laquelle un plan de réponse avait été élaboré.
La protection des civils reste une grosse préoccupation dans le sud du Territoire d’Irumu, dans la Province de l’Ituri. Des incursions, des pillages et autres violations de droits humains attribués aux éléments incontrôlés du groupe armé Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) reprennent en ce début d’année. La persistance de l’instabilité dans cette région depuis le milieu de l’année dernière avait maintenu plusieurs localités dans la phase 4 (phase d'urgence) du point de vue sécurité alimentaire. Selon les résultats du Cadre intégré de classification de sécurité alimentaire – publiés en septembre dernier – plus de 150 000 personnes sont touchées par la crise alimentaire du fait notamment de l’insécurité. Si cette tendance d’instabilité se maintient, il est fort à craindre que la crise alimentaire se poursuive en dépit des interventions humanitaires. Les acteurs politiques de l’Ituri ont lancé, le 09 janvier, un appel en direction des miliciens de FRPI pour qu’ils renoncent à leur activisme afin de favoriser la stabilisation du sud Irumu, qui compte plus de 100 000 personnes déplacées internes (PDI). Depuis juin 2015, les éléments incontrôlés de FRPI multiplient des attaques, exactions et autres violations des droits humains à l'encontre des civils, dans la région, où les troupes loyalistes cherchent à les neutraliser. Outre la question de FRPI, les acteurs de la protection sont préoccupés par des tensions intercommunautaires notamment dans la localité de Lagabo, où quatre civils avaient été assassinés en décembre par des hommes non identifiés à la suite des vols répétitifs du bétail appartenant à une autre communauté. Cette situation inquiète énormément les experts du secteur Protection, qui redoutent que ce contexte ne puisse raviver des tensions intercommunautaires. Ils sollicitent l’implication des autorités pour prévenir d’éventuels conflits entre les communautés. Le défi sécuritaire dans le Territoire d’Irumu est tel qu'un engagement fort de la MONUSCO et des autorités étatiques est requis pour conduire cette région vers le relèvement communautaire, le développement et la relance de l’économie locale.
Le Territoire de Mambasa en Ituri, principalement des villages et carrés miniers éloignés et isolés, est aussi victime de l’activisme des miliciens Mayi-Mayi. Les autorités locales sont toujours sans nouvelle d'une quarantaine de civils, pour la plupart des femmes, enlevés dans le carré minier de Bakaiko, dans la région de Niania en décembre 2015. Une ONG locale de droit de l'homme (GADHOP) a enregistré au cours de l'année dernière 150 cas d'enlèvements et de viols perpétrés par des miliciens Mayi-Mayi. Depuis la mort de Morgan, un des leaders Mayi-Mayi en avril 2014, beaucoup d'autres seigneurs de guerre écument la région. Ils torturent, enlèvent, violent et sèment la terreur dans plusieurs petites localités inaccessibles, où les institutions étatiques (police, armée, administration) sont quasi absentes.
La prison centrale de Bunia compte présentement plus de 1 200 détenus alors qu’elle n’était initialement conçue que pour en héberger une centaine. La majorité de ces prisonniers vivent dans la précarité. Selon une association des droits de l'homme, plus de trois quarts des détenus, soit 80%, ne sont pas encore jugés. Parailleurs, dans le cadre de ses activités dans les milieux pénitenciers en 2015, un partenaire a apporté son soutien en termes des rations alimentaires, garanti l’accès à l’eau potable, appuyé le dispensaire de la prison en médicaments, etc.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) ont enregistré jusqu’au 30 décembre 4 076 réfugiés sud-soudanais et 2 017 rapatriés spontanés congolais, en provenance de la région d’Ezo (Soudan du sud). Ces personnes sont présentement dans des familles d’accueil sur les axes Bitima – Duru et Doruma – Bangalu ainsi qu’à Gangala, Masombo et Mugoroko dans la Province du Haut-Uele. Elles ont besoin d’une assistance d’urgence en abris, soins de santé et vivres. Des interventions humanitaires multisectorielles sont en préparation. Le Programme alimentaire mondial (PAM) planifie une assistance en vivres pour les réfugiés et les rapatriés. Des affrontements armés du 1er au 3 janvier 2016 entre l’armée sud-soudanaise et les rebelles dans la région de Yambio ainsi que des conflits armés des 16 et 21 novembre dernier entre les communautés des Zande et Dinka dans la région d’Ezo constituent la cause principale de ce mouvement de population. Toutefois, on constate un ralentissement de l’afflux de ces réfugiés suite à la mesure de fermeture de la frontière prise par les autorités sud soudanaises à cause de l’arrêt des combats.