CONTEXTE
Dans le cadre de l’application du Règlement Sanitaire International (RSI), les pays sont tenus de déterminer rapidement les mesures de lutte nécessaires pour éviter la propagation des maladies aux niveaux national et international.
Les États parties au RSI doivent respecter (renforcer) les capacités requises en matière de santé publique dans les aéroports, ports et postes-frontières désignés en temps normal et lors d’événements pouvant constituer une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
Dans le cadre de la déclaration de l’épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) en Afrique de l'Ouest comme USPPI, le comité d’urgence de l’OMS avait indiqué que l’épidémie de MVE constituait un risque de santé publique pour les autres Etats et que les conséquences possibles d’une diffusion internationale de l’épidémie étaient importantes. La surveillance des mouvements de voyageurs au niveau des Points d’Entrée (PE) avait notamment été identifiée comme un défi majeur.
Le Gouvernement de la République de Guinée via la Cellule de Coordination Nationale de Lutte contre la maladie à virus Ebola (CNLEB) a mis en place un système de Points de Contrôle Sanitaire (PCS) au niveau des principaux PE du pays.
La surveillance sanitaire aux PE constitue une étape et une catégorie à part entière dans les niveaux de surveillance définis dans la stratégie décidée par le gouvernement et ses partenaires (national, régional, préfectoral, sous-préfectoral et communautaire).
La connaissance de l’importance des flux migratoires et la compréhension de la mobilité des populations sont d’une importance capitale dans la définition des interventions de surveillance des MPE au niveau des principaux PE et des zones frontalières.
METHODE
Avec le soutien d’OFDA-USAID (Office of U.S. Foreign Disaster Assistance – United States Agency for International Development) et du Gouvernement Japonais, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) renforce les mécanismes de surveillance au niveau des principaux PCS frontaliers depuis Juin 2015. Ce soutien dans la surveillance épidémiologique de la MVE aux frontières est mis en œuvre en partie à travers le déploiement d’agents de suivi des flux migratoires (agents FMP).
Les agents FMP Ebola travaillent en collaboration avec les agents de contrôle sanitaire qui assurent déjà la surveillance épidémiologique pour la détection précoce des cas de MVE (prise de température, recherche de signes cliniques correspondant à la définition d’un cas suspect de MVE et de notion de contact avec un cas de MVE dans les 21 jours précédents) et les agents des forces de sécurité déployés au niveau des PE.
Ils sont en charge du recueil des données démographiques sur les voyageurs (nom ; prénom ; âge ; sexe ; nationalité ; numéro d’immatriculation du véhicule ; durée du séjour ; raison du voyage ; informations détaillées sur la provenance et la destination : pays, région, préfecture/cercle, commune ; numéro de téléphone ou personne à contacter). Les données recueillies aux PCS sont envoyées régulièrement à Conakry ou synchronisées via le réseau internet pour la création d’une base de données de Suivi des Flux Migratoires dans le respect des règles de confidentialité. La base de données peut être utilisée pour la recherche et l’identification rapide des personnes ayant été en contact durant un voyage avec des cas suspects ou confirmés. Les modalités de partage de la base de données avec les autorités guinéennes sont en cours de finalisation. Les résultats font l’objet de rapports de situation réguliers des mouvements transfrontaliers utiles dans l’identification des zones à risque en Sierra Leone (en fonction des données épidémiologiques) et le dénombrement des zones les plus impactées par la migration en Guinée.
En cas d’alerte (hyperthermie et symptômes correspondant à la définition d’un cas suspect de MVE), les agents de contrôle sanitaire contactent les autorités médicales pour lancer la procédure de prise en charge du cas alerte.