Faits saillants
Le choléra persiste à Bunia malgré les mesures de prévention et la prise en charge des cas.
Plus de 72 400 personnes ciblées par l’intervention en eau, hygiène et assainissement par OXFAM sur l’axe Komanda – Luna.
Plus de 14 000 personnes déplacées sur l’axe Mambasa – Biakato – Bella confrontées aux besoins humanitaires.
Aperçu de la situation
11 des 17 aires de santé de la Zone de santé de Bunia sont toujours en proie à une épidémie de choléra. Selon la Division provinciale de la santé de l’Ituri, 169 cas dont quatre décès ont été notifiés entre le 18 janvier et le 22 février 2016. Tous les malades sont pris en charge au Centre de traitement de choléra (CTC) construit par l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) au sein de l’Hôpital général de référence (HGR) de Bunia. Suite au développement inquiétant de l’épidémie, l’ONG Solidarités International à travers le mécanisme de Réponse rapide aux mouvements de population (RRMP) à mis en place 20 points de chloration dans les quartiers affectés. Elle a également apporté un appui en intrants et matériels pour l’installation de 28 points de lavage des mains. La sensibilisation à travers les radios locales et les compagnies de téléphonie mobile seront également mises à contribution pour des messages éducatifs. MSF, qui approvisionne le CTC en eau, projette la construction d’un forage à l’HGR de Bunia et plaide pour la contribution d’autres acteurs du secteur Eau, hygiène et assainissement ainsi que des autorités locales.
La série d'enlèvements observée depuis mai 2015 sur l'axe Mambasa – Biakato dans la Province de l’Ituri préoccupe énormément les acteurs du Secteur Protection et de Droits de l’Homme. Ce phénomène prend de l’ampleur et sème la psychose au sein de la population. A l’heure actuelle, des kidnappeurs ne ciblent que des autorités locales et des hommes d'affaires de la région à qui ils demandent une rançon. Il faut craindre que des enlèvements ne puissent s’étendre à d’autres catégories, telles que les acteurs humanitaires. Un tel cas de figure risquerait de restreindre l’espace humanitaire. Les personnes déplacées internes (PDI) qui vivent dans des familles d’accueil et les autochtones ont un accès limité aux champs, notamment à Bella et Biakato, à cause de l’insécurité et des enlèvements. Si cette restriction persistait, près de 14 000 PDI et les 30 000 habitants de cette partie de Mambasa pourraient faire face à l'insécurité alimentaire. Le Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l'Homme a enregistré au moins 50 cas d'enlèvement entre mai 2015 et janvier 2016 dans le Territoire de Mambasa.
La Coordination de l'Unité Nationale d'exécution du Programme du Désarmement, de Démobilisation et Réinsertion (UNPDDR) a rapporté la sortie de 51 enfants des forces et groupes armés depuis le début de l'année. Ces enfants se trouvaient dans les rangs du groupe armé FRPI, actif dans le sud Irumu et des miliciens Mayi-Mayi dans le Territoire de Mambasa. De 2004 à 2015, UNPDDR a enregistré environ 3 000 enfants sortis des forces et groupes armés à travers la Province de l'Ituri. L’année dernière, 345 enfants étaient sortis contre 318 en 2014. UNPDDR se félicite du travail abattu à travers ses activités (financées par UNICEF, MONUSCO, Banque Mondiale et le gouvernement congolais) alors que les acteurs de Protection de l'enfant déplorent la poursuite des recrutements des enfants dans le sud Irumu et Mambasa, où ils sont victimes de plusieurs autres abus (enrôlement de force dans les groupes armés, victimes des viols, des travaux forcés, d’esclavage sexuel, etc.). Dans le cadre de la réinsertion, l’ONG AJEDEC a facilité la réintégration scolaire de 172 enfants dont 90 filles en 2015. Outre la poursuite des enrôlements des enfants, les acteurs de protection de l’enfant sont préoccupés par les conflits cycliques dans le sud Irumu, qui ne permettent pas la mise en œuvre des projets durables et de développement pour les enfants qui sortent des groupes et forces armés.