DEVELOPPEMENTS MAJEURS
Le Haut Commissaire Adjoint pour la Protection, M. Volker Turk, a effectué du 22 au 24 février, une visite au Cameroun pour de constater de visu la situation des réfugiés nigérians et apporter son appui au Bureau du Cameroun dans la gestion des questions de protection. Au cours de cette visite, M. Turk a eu d’importantes rencontres avec les autorités camerounaises, les représentants des pays donateurs basés au Cameroun et les Agences du Système des Nations Unies. Il a également visite le camp de Minawao où il a eu l’occasion de s’entretenir avec une famille réfugiée récemment arrivée au centre de transit et avec la communauté réfugiée du camp. Lors de ses rencontres à Yaoundé, la question du retour des refugies nigérians et de l’accord tripartite en vue de ce retour a été soulevée; tout en insistant sur le respect des principes clés de protection internationale en matière de rapatriement volontaire des réfugiés, M. Turk a réitéré la disponibilité du HCR à apporter son expertise dans l’élaboration de l’Accord Tripartite.
Une équipe de la National Emergency Management Agency (NEMA) en provenance du Nigeria, a effectué le 3 février, une mission dans l’Extrême Nord pour s’enquérir de la situation des ressortissants nigérians au Cameroun. L’équipe a visité le camp de Minawao et s’est ensuite rendue à Fotokol et à Kousseri dans le département du Logone et Chari, accompagné du HCR. A Fotokol, les ressortissants nigérians ont posé comme conditions à leur retour le rétablissement de la sécurité, la réhabilitation de leurs maisons détruites dans les villages d’origine, le renforcement de la présence des forces de sécurité dans leurs villages d’origine et la désinfection des villages étant donné la possible présence de corps en putréfaction. En retour, NEMA les a rassurés que Boko Haram ne contrôle plus aucune partie du territoire nigérian même si des actes de terrorisme continuent d’être enregistrés. Ils ont fait remarquer que certains réfugiés ne pourront probablement pas rentrer directement dans leurs villages d’origine, mais que le Gouvernement peut les aider à s’installer dans des villages ou villes proches en attendant la stabilisation de la situation dans leurs villages d’origine.
CONTEXTE OPERATIONNEL
- Les opérations militaires conjointes menées par le Cameroun, le Nigéria et la Force Mixte multinationale se sont intensifiées depuis le 11 février 2016, se soldant par la mort de plus d’une centaine de membres de Boko Haram, la libération des plus de 100 otages, la destruction des camps et usines de fabrication d’explosifs, et la récupération de la base militaire de Kumshé (Nigéria) tombée auparavant entre les mains Des insurgés groupe terroriste dans un combat face à l’armée nigériane. Malgré ces succès militaires, les insurgés Haram semblent ne pas lâcher prise et poursuivent leurs incursions en territoire camerounais.
C’est ainsi qu’au cours de la période en revue, plusieurs incidents ont été rapportés dont la plus importante reste celle perpétrée dans la nuit du 23 au 24 février dans la localité de Wawouli non loin de Kolofata où 65 cases ont été incendiées.