Faits saillants
Inondations dans le Tanganyika : plus de 130 000 personnes affectées dans le Territoire de Manono entre janvier et mars 2016
Près de 8 000 personnes retournées dans les territoires de Manono et Nyunzu sont sans assistance humanitaire
Aperçu de la situation
Selon la mission intersectorielle du 6 au 9 avril 2016, plus de 130 000 personnes ont été affectées par les inondations de janvier à mars 2016 dans le Territoire de Manono dont au moins 56 600 ont perdu leurs maisons, produits de champs, articles ménagers essentiels, fournitures scolaires,… La plupart des personnes ayant perdu leurs habitations vit dans des familles d’accueil et 1 825 sinistrés (365 ménages) vivent depuis février 2016 dans un site spontané situé dans le village Muyumba port (40 Km de Manono en provenance des villages Kafufu, Magonjwa, Katengo, Kakamba ….).
Les fortes pluies qui tombent dans la Province du Tanganyika depuis le début de l’année 2016 affectent aussi les populations des territoires de Nyunzu, Moba et Kalemie. Dans le territoire de Nyunzu, la scolarité de près de 1 250 élèves dont 469 filles des écoles primaires Tulaoye, Lweyeye, Malungu (sur l’axe Nyunzu - Manono) et Kimusi (sur l'axe Nyunzu - Kalemie) a été perturbée par les inondations. Selon le cluster éducation, certains enfants ne vont plus à l’école après la destruction de leurs écoles et d’autres étudient sous les arbres. Dans la ville de Kalemie, le débordement des eaux de la rivière Kalemie suite aux fortes pluies du 16 avril ont entrainé des inondations dans le quartier Kamukolobondo. Deux personnes ont été grièvement blessées dont un enfant qui aurait vu sa main amputée par la chute de la toiture d’une maison.
Cette montée des eaux du Lac et des rivières affecte aussi des ménages agricoles des territoires de Manono, Nyunzu (en phase d’urgence alimentaire) et Kalemie (en phase de crise alimentaire) dont des milliers d’hectares de cultures de manioc, riz, arachide, tomate,…sont inondées par les eaux des pluies qui ont coupé les voies d’accès physique dans certaines zones agricoles. Dans les zones accessibles, la population paysanne récolte précocement les produits des champs et les vend à vil prix puisque de mauvaise qualité.
Toutes ces personnes sinistrées sont sans assistance et les risques d’aggravation de l’insécurité alimentaire, d’augmentation des cas de malnutrition des enfants, de malaria et des maladies hydriques (diarrhée simple et choléra) sont grands. En attendant, la sensibilisation de la population sur la préparation aux risques des catastrophes naturelles et sur les bonnes pratiques de lutte contre les maladies hydriques se poursuit car les risques sont importants pendant les inondations.