Faits saillants
Malgré un risque sécuritaire accru dans le contexte de l’élection présidentielle du 10 avril, aucune conséquence humanitaire n’a été rapportée au niveau national ou dans la région du Lac, le jour du scrutin ou suite à la proclamation des résultats provisoires le 21 avril.
Les fonds disponibles sont épuisés alors que d’importants besoins humanitaires persistent dans tous les secteurs.
Un taux de 6,12% de malnutrition aigüe sévère (MAS) largement supérieur au seuil d’urgence de 2% a été rapporté parmi les 997 enfants déplacés dépistés par le PAM en avril sur huit sites de déplacement.
La réponse humanitaire se poursuit avec des cantines scolaires dans 10 écoles depuis début avril et un renforcement des activités de prévention et prise en charge des violences basées (VBG) sur le genre par UNFPA.
60 958 déplacés enregistrés depuis mai 2015
Dont :
- 50 129 déplacés internes
- 605 ressortissants des pays tiers
- 10 224 retournés Tchadiens
39 715 déplacés* estimés pas encore enregistrés dans les sous- préfectures de Liwa, Daboua, Kangalom et Tchoukoutalia.
6 952 réfugiés dont 5 374 dans le camp de Dar-es-Salam depuis janvier 2015.
Aperçu de la situation
Le contexte d’insécurité perdure dans la région du Lac, avec des tirs d’armes légères et de mortiers (en provenance du Nigéria) signalés dans diverses localités au cours des dernières semaines, de même que la présence d’hommes suspectés d’appartenir à des groupes armés. Cependant ces incidents n’ont pas fait de victime civile ni eu d’impact humanitaire. Malgré le risque sécuritaire accru autour du scrutin présidentiel du 10 avril et de la proclamation des résultats provisoires le 21 avril, aucune conséquence humanitaire en lien direct avec le processus électoral n’a été rapportée.
Selon la dernière mise à jour des chiffres de déplacement réalisée par le Cluster Abris/AME/CCC, le nombre total de personnes déplacées dans la région du Lac atteint 106 353 personnes: 50 129 déplacés internes enregistrés, 39 715 déplacés estimés (statut non déterminé), 10 224 retournés, 6 220 réfugiés, et 605 ressortissants de pays tiers. Plusieurs nouveaux sites de déplacés auraient récemment été signalés par les autorités et certains partenaires. Il s’agit de Loudia, Lgui et Lom (sur l’axe Liwa), Yaré et Gouarama (au nord de Liwa, entre Kiskra et Kiskawa), et trois sites dans la zone de Bol (Foulatari Ligra et Sommi). Cependant leur existence reste à vérifier.
L’Equipe Humanitaire Pays et l’Intercluster travaillent sur une demande de nouveau financement CERF Réponse Rapide d’une part pour répondre aux besoins humanitaires dans la cuvette nord de la région du Lac (axe Liwa Daboua) et Kangalom et Tchoukoutalia ; et d’autre part pour faire face à la crise d’insécurité alimentaire et malnutrition dont la détérioration dans l’ensemble de la Bande Sahélienne, dont les régions du Lac, du Bar-el-Gazal et du Hadjer Lamis, est confirmée par les récents résultats du Cadre Harmonisé.
Par ailleurs les 592 déplacés de la région du Lac se trouvant dans le village d’Ideter (proche d’Am- Timan), continuent à bénéficier d’une assistance en santé de la part de l’ONG IMC, et ont reçu une distribution de vivres du PAM début avril. Il a été demandé aux déplacés qui veulent retourner vers leur zone d’origine dans la région du Lac (six villages de près de Baga-Sola) de manifester leur volonté. Des discussions sont en cours entre les autorités et les partenaires, notamment OIM, concernant un appui au retour et un paquet de réinsertion.