Faits saillants
• Les problèmes d’accès humanitaire persistent dans plusieurs territoires du Nord-Kivu.
• Distribution de vivres d’urgence pour les déplacés et retournés dans le groupement d’Ikobo.
• Près de 109 000 personnes bénéficient d’un projet eau, hygiène et assainissement à l’ouest de Beni et au sud du territoire de Mambasa.
Aperçu de la situation
Les problèmes d’accès humanitaires persistent dans plusieurs territoires du Nord-Kivu. Trois organisations humanitaires ont suspendu leurs opérations dans le territoire de Rutshuru et plusieurs autres sont en « sandby » dans les territoires de Masisi et Beni.
La dégradation du contexte sécuritaire dans la collectivité de Bwito, territoire de Rutshuru, a forcé trois organisations humanitaires à suspendre leurs opérations, privant d’assistance plus de 26 000 bénéficiaires. Cette décision fait suite aux deux incidents d’enlèvement d’agents humanitaires survenus dans la zone à la mi-avril et au début du mois de mai. Ainsi, Mercy Corps, qui était en fin de projet en sécurité alimentaire, a annoncé son retrait temporaire de la zone. Dans un communiqué publié le 12 mai, l’organisation a indiqué que « la reprise de ses activités ne sera possible que si les axes du territoire sont sécurisés ». Une deuxième organisation internationale avait aussi suspendu ses mouvements dans la province après avoir été victime d’un enlèvement. L’organisation Catholic Relief Service (CRS), qui n’a pas été touchée par les incidents, a tout de même décidé de transférer un de ses projets initialement prévu à Nyanzale à une autre zone.
Dans la zone de Mpati en territoire de Masisi, 45 000 personnes déguerpies des sites de déplacement sont privés d’assistance en raison de l’insécurité et des problèmes d’accessibilité physique. Les camions avec l’assistance ne sont pas en mesure de se rendre jusqu’à Mpati en raison du mauvais état des routes. Une évaluation du Cluster logistique réalisée du 3 au 9 mai constate que pratiquement tous les tronçons menant à Mpati, Kalengera, Goriba entre autres, sont impraticables. Des solutions alternatives sont présentent en discussion. Par ailleurs, un mouvement timide de retour des déplacés a été rapporté dans les sites de Bweru, Bibwe et Kitso. Ces sites avaient presqu’entièrement été vidés à la fin mars lors des opérations militaires contre les groupes armés dans la zone. Malgré ce faible retour, la situation demeure tendue dans cette zone qui reste le théâtre des opérations militaires contre les groupes armés. Les organisations positionnées pour la réponse dans la zone restent en « stand-by » en attendant l’amélioration de la situation sécuritaire.
Dans le territoire de Beni, plus de 4 600 ménages sont dans l’attente d’une assistance humanitaire dans le secteur d’Eringeti et Luna (province Ituri). Cette assistance avait dû être retardée après l’attaque du 3 mai dans la cité d’Eringeti. La situation sécuritaire est calme à Eringeti et ses environs immédiats. Selon le Président de la société civile d'Eringeti, au moins 75% de population seraient de retour. Les cours ont repris dans les écoles primaires et secondaires. Les organisations humanitaires sont donc en train de considérer une reprise des activités dans cette localité.
Toujours dans le territoire de Beni, la présence de près de 1 630 ménages déplacés et 1 590 ménages retournés a été confirmée à Mayimoya et Samboko lors d’une évaluation réalisée du 10 au 12 mai dans le cadre de la Réponse rapide aux mouvements de population (RRMP). Les déplacés sont arrivés en mars 2016 et le 4 mai suite aux attaques d’Eringeti. Ils ont fui sans articles ménagers essentiels et les retournés de Mayimoya ont été plusieurs fois victimes de pillages. Cependant la zone reste inaccessible pour plusieurs organisations qui jugent le niveau de la sécurité insuffisant pour lancer la réponse humanitaire.