Aperçu de la situation
Le site de Gaoui, situé à 15 km de N’Djamena, a été ouvert en janvier 2014 afin d’accueillir les retournés tchadiens fuyant les violences en République Centrafricaine (RCA). Il compte actuellement quelque 5 200 retournés, en majorité des femmes et des enfants, principalement venus de Bangui.
La situation humanitaire sur place est préoccupante car le manque de financement a entrainé le retrait presque total des acteurs humanitaires. Cela s’est traduit par une dégradation des conditions de vie des retournés, mettant à mal les efforts réalisés depuis deux ans. Les partenaires qui intervenaient sur le site (OIM, UNFPA, UNICEF, OMS, ACF, SID, Alerte Santé, INTERSOS, et ADES) se sont retirés. L’ONG nationale ADES qui avait été nommée en avril 2014 comme gestionnaire du site par le Gouvernement a également arrêté ses activités depuis le 31 décembre 2015 – après un an et demi d’arriérés de paiements par le Gouvernement – laissant la gestion du site aux retournés.
Parallèlement, le retard dans l’adoption du « Plan de Réponse Globale en faveur des retournés tchadiens de la RCA » 2015-2019 (Ministère du Plan) et du Plan spécifique de réintégration socio-économique des retournés de Gaoui (Ministère de la Femme) ne permet pas aux acteurs de développement de s’engager dans la mise en place de solutions durables pour l’intégration et l’autonomisation des retournés. En attendant l’opérationnalisation de ce Plan, il est essentiel de poursuivre une assistance humanitaire minimum afin de soulager les besoins les plus urgents et d’éviter une détérioration trop importante des conditions de vie des retournés qui mettrait leur vie en danger, tout particulièrement à l’approche de la saison des pluies.