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Central African Republic: Représentation de la République centrafricaine Rapport mensuel de protection Avril 2016

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Source: UN High Commissioner for Refugees
Country: Central African Republic, South Sudan

I. Contexte opérationnel

A. Situation politique La composition du nouveau gouvernement a été rendue publique. Ce nouveau gouvernement que dirige Simplice Mathieu Sarandji est composé de 23 membres, dont 4 femmes (environnement et chasses, santé, affaires sociales, arts et tourisme).

L’Autorité nationale des Élections a annoncé le mercredi 13 avril la tenue des législatives partielles dans les 10 circonscriptions concernées par l’annulation des élections pour le 15 mai 2016. Ces élections partielles concernent la 3e circonscription du 3e arrondissement de Bangui, la 3 e circonscription du 5e Arrondissement de Bangui, la 3 e circonscription de Bimbo, la circonscription de Bangassou 1, la circonscription d’Ippy 1 et 2, Bossangoa 4, KagaBandoro 2, la circonscription de Koui, et la de Sibut. Selon le Code électoral, les élections partielles doivent être organisées deux mois à partir de l’annulation des élections.

B. Situation sécuritaire À Bangui : la situation sécuritaire reste calme, malgré quelques incidents dont la cause est la prolifération d’armes et de munitions de guerre dans la ville. À l’Ouest :

  • Ouham et Ouham-Pende : on note dans la zone, la présence de divers groupes armés (présumés ex Seleka et éleveurs transhumants armés notamment) auxquels sont imputées la majorité des violations des droits de l’homme. Les cas de braquage, vol, extorsion de biens et violences basées sur le genre y sont régulièrement perpétrés. La population civile vit dans la psychose et est pratiquement cloitrée chez elle pour la plupart du temps ; ce qui réduit notamment son accès aux services essentiels et aux moyens de subsistance. Des mouvements de populations sont récurrents, parfois à titre préventif.
    Dans l’Ouham, les incidents liés à la transhumance deviennent de plus en plus inquiétants au fur et à mesure que la sècheresse gagne du terrain. En effet, malgré l’intervention de différents acteurs, le conflit entre agriculteurs et éleveurs transhumants continue à provoquer des incidents. En outre, la prolifération d’armes de petit calibre et de guerre encourage des actes de banditisme. Par ailleurs, le nord de l’Ouham reste à ce jour une zone assez instable sur le plan sécuritaire dû aux différents groupes armés qui y sévissent.

  • Dans l’Ouham-Pendé, l’insécurité persiste. Elle est créée d’une part par les affrontements entre les Anti-Balakas et le groupe 3R dans la sous-préfecture de Koui notamment et, d’autre part, par le groupe coalisé de la RJ/MPC qui sévit dans la partie Nord de Paoua et sur presque tous les axes de la ville de Paoua. Le 21 avril, des antibalakas en provenance de différentes localités de Bouar, Bocaranga, Koui et Bosangoa se sont mobilisés pour lancer un assaut sur les bases du groupe 3R afin de les empêcher de progresser vers Makounzi Ouali. Selon les témoignages recueillis, six corps ont été dénombrés à Dock, dont deux décapités. Les premiers affrontements ont en effet eu lieu dans cette ville située à une quinzaine de kilomètres de Koui.

  • Dans la Mambéré-Kadéi : les 4 sous-préfectures de la Mambéré Kadei sont relativement calmes à l’exception de celle d’Amada gaza où est signalée non seulement la présence d’hommes armés non identifiés qui commettent des exactions sur la population civile, mais aussi la présence d’un GANI qui commet des exactions sur les Peuls (enlèvement, pillage, etc). En l’absence des forces de sécurité et de défense nationales, voire de la MINUSCA, la ville est contrôlée par des membres de groupes d’autodéfense, y compris anti balaka et autres groupes armés.
    Au Centre :
    Nana - Gribizi : la situation sécuritaire reste fragile. L’on relève la présence des groupes armés encore très actifs sur les axes de cette préfecture. Les ex-seleka poursuivent le prélèvement de taxes sur les activités de certains commerçants, acheteurs de bétail et transporteurs privés. La campagne « Kaga-Bandoro, ville sans armes » n’est toujours pas respectée par les éléments armés de la zone ; les éléments armés Ex Seleka sont toujours visibles malgré l’interdiction lancée par la MINUSCA. Aussi, la question de la préservation du caractère civil et humanitaire des sites continue de se poser dans la mesure où certains sites (notamment le site de l’Évêché de Kaga Bandoro, le site C de Kabo ainsi que les sites de Batangafo hébergent de présumés membres actifs de groupes armés. La prolifération d’armes et munitions de guerre dans la zone reste un gros défi à relever. En outre, la Nana-Gribizi (Kaga Bandoro particulièrement) fait face à une montée inquiétante de la criminalité armée, et ce, particulièrement sur les axes Kaga Bandoro-Ouandago-Farazala. La situation sécuritaire s’est à nouveau tendue après la publication du nouveau gouvernement centrafricain, avec le risque de voir la communauté humanitaire être prise pour cible. En effet, les ex séléka estiment que leurs revendications politiques n’ont pas été satisfaites. Par ailleurs, après une accalmie consécutive aux élections législatives et présidentielles apaisées, ainsi que l’investiture du nouveau président élu, l’on note une recrudescence d’incidents de sécurité et de protection imputables aux éleveurs Peuls, aux ex seleka (notamment dans la zone de Batangafo), ainsi qu’aux membres de groupes d’autodéfense, y compris anti balaka.

  • Ouaka : la situation sécuritaire demeure globalement calme, mais précaire dans la préfecture de la Ouaka en général et à Bambari en particulier. En effet, la zone de Bambari et ses environs reste une source d’inquiétude pour les acteurs humanitaires. La présence des hommes armés à travers la ville reste une source d’insécurité tant que l’État ne parviendra pas à restaurer son autorité. Des cas d’abus d’autorité, de violations des droits humains y compris d’exécutions sommaires au niveau des barrières illégales tenues par de présumés Ex seleka sont signalées dans les environs de Kouango. Ces incidents sont dus principalement au fait que certains rapatriés spontanés en provenance de la RDC seraient soupçonnés par les ex seleka d’avoir des liens avec les anti balaka. À l’Est : la présence de la LRA dans les Haut Mbomou et Mbomou constitue toujours une menace importante. La situation sécuritaire dans la ville de Zemio (Haut-Mbomou) est calme, mais demeure toujours très volatile dans les environs où les rumeurs font état de la présence des hommes armés assimilés à la LRA. Les attaques de la LRA se poursuivent principalement dans ces deux préfectures de l’Est du pays. Le 18 avril, cinq personnes ont été enlevées par des éléments de la LRA qui ont fait irruption au village Agoumar, situé à quelques kilomètres de Rafai (Mbomou).

Des civils du village ont été attaqués et un Casque bleu tué. Une autre attaque de la LRA a eu lieu le 21 avril au village Nambia situé à 7 km de la ville de Rafai. Quatre personnes auraient été enlevées dont deux libérées le lendemain et les deux autres toujours en captivité.

C. Situation humanitaire

L’amélioration progressive de la situation politique et sécuritaire en RCA favorise le retour spontané des populations déplacées internes et réfugiées. Toutefois, la situation de celles encore déplacées reste préoccupante, en particulier celles vivant sur les sites de PDIs ou dans les familles d’accueil.

  1. Réfugiés
    En fin avril, la RCA abrite 17 805 réfugiés (4 929 familles) contre 16 136 réfugiés en mars. Cette hausse s’explique par l’afflux continu de sud soudanais dans la localité de Bambouti au Sud-Est du pays. Le HCR a finalisé l’enregistrement de Niveau 1 des réfugiés de Bambouti en début avril. Il ressort de cet exercice que cette localité de l’Est du pays abrite 10 454 réfugiés.

  2. Personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays
    À la date du 30 avril, les membres et partenaires de la Commission Mouvement des Populations (CMP) ont indiqué le nombre de 418 638 personnes déplacées à l’intérieur de la RCA. Comparé au chiffre de 420 231 rapporté par la CMP du mois de mars, il ressort que le nombre de personnes déplacées en RCA a connu une réduction de 1 593 ; ce qui représente près de 0,38 % de diminution sur l’ensemble du pays. En fin avril, la RCA compte 130 421 déplacés internes sur sites, contre 138 415 en fin mars, ce qui traduit une baisse de 6 % (7 994 déplacés sur sites de moins). Les sites de Bangui quant à eux abritent 52 633 déplacés internes contre 53 255 en fin mars ; ce qui représente une baisse de 622. On note toutefois une hausse sur certains sites du fait des mouvements pendulaires (mouvements de déplacements préventifs à la suite de rumeurs d’attaque). Quant aux déplacés internes en famille d’accueil, l’on en trouve 235 594 en RCA en fin avril.

En général, la tendance des statistiques de mouvements de population pour tout le pays reste à la baisse depuis novembre 2015. Cette baisse des chiffres pendant la période sous revue s’explique par les mouvements de retour observés tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays. Les principales raisons de ce retour sont : la stabilisation progressive de la situation sécuritaire à Bangui et dans certaines zones à l’intérieur du pays, le bon déroulement des élections présidentielles et l’accalmie générale qui a suivi la proclamation des résultats.


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