Faits saillants
Choléra dans les zones de santé de Nyemba et Kalemie : plus de 600 cas enregistrés en moins d’un mois.
Environ 6 000 personnes ont fui leurs villages suite à l’insécurité dans le Territoire de Nyunzu.
Au moins 1 700 personnes sont sans abris dans les territoires de Kongolo et Manono suite aux incendies.
Aperçu de la situation
Plus de 600 cas de choléra dont 5 décès ont été enregistrés dans les zones de santé de Nyemba et Kalemie durant les 4 dernières semaines (du 20 juin au 17 juillet), selon la Division provinciale de la santé. L’épidémie a été déclarée le 13 juillet dans ces deux zones de santé par l’Administrateur du Territoire de Kalemie. La prise en charge médicale des malades et l’implantation de plus de 36 points de chloration dans les aires de santé en épidémie ne stabilisent pas encore la situation. La partie rurale du Territoire de Kalemie notifie de plus en plus de cas de choléra et le besoin en points de chloration supplémentaires se fait vivement sentir. Le nombre d‘admissions au Centre de traitement des maladies diarrhéiques (CTMD) augmentent et la moyenne journalière est passée à 37 malades par jour à partir du 11 juillet. En plus des efforts de l’ONG Solidarités International qui appuie le volet Eau, hygiène et assainissement à travers l’implantation des points de chloration d’eau, la désinfection des foyers des victimes de choléra et des ménages voisins, le renforcement des activités de sensibilisation,… l’ONG International rescue committee (IRC) va distribuer des kits choléra aux personnes déchargées du CTMD en vue d’assurer leur accès à l’eau potable. Depuis le 6 juin, la ville de Kalemie est sans électricité suite à une panne survenue à la centrale hydroélectrique de Bendera avec conséquence l’interruption de la fourniture de l’eau potable dans la ville. La grande majorité des habitants de la ville va puiser l’eau non traitée du lac Tanganyika et de la rivière Lukuga.
Environ 6 000 personnes ont fui les villages Muhuya, Huje, Katundu I, Katundu II, Kalamba, Kazama, Luhangulu, Mitwaba, Malemba, Mwaluka, Ngombe Mwana, Kiti Kibuke, Mukimbo, … sur l’axe Nyunzu – Kiambi suite à la résurgence de l’insécurité occasionnée par les affrontements entre les Twa (pygmées) et les FARDC en date du 12 juillet. Plus de la moitié des personnes déplacées se sont dirigées vers Nyunzu centre et se sont regroupées à Mukenza (8 Km de Nyunzu centre) où elles sont exposées aux intempéries et sont sans assistance dans tous les secteurs. Selon des sources concordantes, un autre groupe de déplacés internes s’est dirigé vers Ngoie et Lwizi où il a subi une attaque des personnes identifiées comme pygmées dans la nuit du 17 juillet. L’extension des attaques des pygmées sur d’autres villages du Territoire de Nyunzu s’accompagne de plusieurs dégâts sur les biens des personnes et les structures de santé. En plus des centres de santé de Ngombe et Muhuya qui ont été pillés, des centaines de ménages ont vu leurs champs détruits, leurs maisons incendiées, leurs articles ménagers emportés,… Certaines activités humanitaires en cours sont affectées par ces troubles et plusieurs ONG humanitaires se sont momentanément retirées des zones les plus insécurisées et attendent le rétablissement de l’ordre public pour poursuivre les activités. La présence militaire a été renforcée dans la zone mais les mouvements de déplacement continuent malgré les efforts des autorités provinciales et locales qui multiplient les messages de sensibilisation des personnes déplacées à retourner dans leur village de provenance.
Depuis le début du mois de juillet, au moins 1 700 personnes sont sans abris dans les territoires de Kongolo et Manono suite aux incendies de leurs maisons par les feux de brousse, selon des sources concordantes. La plupart de ces personnes ont perdu leurs articles ménagers essentiels puisque ces incendies sont survenus pendant leur absence à la maison. Les personnes sinistrées vivent dans des familles d’accueil et ont besoin d’une assistance, surtout en abris et en articles ménagers. La communauté humanitaire demande aux autorités locales de sensibiliser la population à débroussailler les périphéries de leurs habitations et à créer des coupe- feu pour empêcher la propagation des flammes, surtout pendant cette saison sèche.