FAITS SAILLANTS
- Plus de 69 000 personnes ont été obligées de se déplacer à la suite des attaques de Yébi et de Bosso en mai et juin 2016.
- Plus de 966 000 personnes ont reçu de l’assistance alimentaire dans le pays depuis janvier.
- Près de 30 000 personnes sont affectées par les inondations.
Diffa : Des besoins croissants, des ressources limitées
Les attaques de mai et juin ont entrainé le déplacement de plus de 69 000 personnes
Les localités de Yébi et Bosso ont fait l’objet d’attaques perpétrées par les éléments de Boko Haram en mai et en juin. Ces attaques ont vidé Yébi de sa population qui s’est déplacée en fin mai vers d’autres zones y compris Bosso. L’attaque de Bosso du 3 juin a, à son tour, occasionné le déplacement de la quasitotalité de la population de la ville mais aussi le déplacement par anticipation de plusieurs familles de Toumour. Au total, les personnes qui étaient forcées de se déplacer étaient estimées à 69 000 par les autorités. Certaines d’entre elles sont hébergées dans des familles hôtes tandis que d’autres se sont installées de façon spontanée le long de la route nationale sur l’axe Kidjendi-Ngagam. Des mesures ont été prises pour renforcer la sécurité à Bosso ainsi que dans les localités environnantes. Elles ont favorisé le retour d’environ 80 pour cent de la population autochtone dans ladite ville selon les autorités régionales. Pour Yébi, il n'a pas été constaté, à date de retour de populations pour des raisons sécuritaires. Ces derniers mouvements de populations ont causé une aggravation de la vulnérabilité des personnes déplacées internes, des personnes retournées, des réfugiés et des communautés hôtes.
Des besoins humanitaires de plus en plus importants
Les populations déplacées en mai et en juin ont dû abandonner leurs biens et leurs moyens de subsistance dans leurs zones d’origine au moment de leur fuite. Elles sont, de ce fait, dans une situation d’extrême vulnérabilité, particulièrement les femmes et les enfants, qui représentent plus de la moitié des populations déplacées toutes catégories confondues.
L’assistance se poursuit
Les autorités nigériennes et les partenaires humanitaires ont pu fournir l’aide nécessaire aux personnes les plus vulnérables dès les premiers jours de leurs déplacements.
Les acteurs humanitaires ont revu à la hausse leurs stocks afin de fournir une assistance alimentaire d’urgence aux personnes déplacées de Yébi, Bosso et Toumour. Au total 106 116 personnes ont été assistées en juin dont 90 261 en vivres1 et 15 855 en argent (ou cash). Malgré la mobilisation autour des nouveaux déplacés, les acteurs humanitaires continuent d’assister les populations en insécurité alimentaire identifiées dans la région avant les attaques de Yébi et Bosso. Dans ce cadre, plus de 200 000 personnes ont été assistées dont 151 276 en vivres et 48 756 en argent.
Les acteurs humanitaires ont assisté plus de 65 000 personnes en abris et plus de 106 000 personnes en biens non alimentaires.
La réponse en eau, hygiène et assainissement (EHA) a permis d’éviter des pertes en vies humaines liées au manque d’eau à la suite des déplacements des populations de Bosso et Yébi. Ainsi, 36 632 personnes ont pu être assistées grâce au système de distribution d’eau potable par camion-citerne (water tracking) et bladders (réservoirs d’eau), aux forages et autres raccordements et extensions des réseaux de distribution d’eau. Depuis janvier, 102 125 personnes ont été assistées en EHA sur les sites prioritaires.
Des aires de défécations ont été mises en place à Kidjendi et Nguel Wanzam, en attendant la construction de latrines d’urgence et les activités de sensibilisation et de promotion des bonnes pratiques d’hygiène.
En fin juin, le cluster EHA estimait que 67 150 personnes avaient besoin d’eau potable sur les sites prioritaires et avait relevé la nécessité de réaliser 1 101 latrines. Un budget de 2,2 millions de dollars américains est requis pour répondre aux besoins en eau potable et en latrines. La concentration de la population dans les communautés d'accueil et les sites spontanés où les conditions d’accès à l'EHA étaient déjà précaires, combinée à la forte mobilité de la population due à la dynamique des déplacements, accentuent le risque de maladies diarrhéiques et de choléra . Les autorités et le cluster continuent les efforts de prévention des épidémies et de préparation à la réponse.
Face à l’ampleur des besoins et l’insuffisance des ressources, le gouvernement du Niger a lancé le 14 juin un appel à la solidarité internationale pour renforcer l’assistance dans les secteurs prioritaires tels que les abris, l’EHA, la santé, la protection, les vivres, la nutrition et la logistique. En outre, 12 organisations non gouvernementales internationales travaillant au Niger ont demandé à la communauté internationale de soutenir davantage la réponse humanitaire au Niger au regard de l’urgence des besoins. Lien vers le communiqué des 12 ONG : http://bit.ly/2a1OQsE