FAITS SAILLANTS
Les activités humanitaires gravement affectées par l’insécurité dans tout le pays.
32 400 PDI à Batangafo, préfecture de l’Ouham ; plus de 30 120 dans le camp de déplacés (CCCM)
Programmes de transfert monétaire, le choix de nombreux partenaires humanitaires pour une assistance plus efficace et plus durable à la population.
Un rapport récent dénonce la persistance du recrutement des enfants par les groupes armés à l’intérieur du pays.
CHIFFRES CLÉS
# de PDI 415 000
# de réfugiés 467 000
Besoins humanitaires 2,3 M de personnes
Insécurité alimentaire 2,5 M de personnes
FINANCEMENT
531 millions (dollars US) Requis pour 2016
15% du financement reçu du HRP 2016
Une flambée de la violence oblige des milliers de personnes à fuir et entrave l’assistance humanitaire
Après une période relativement calme, constatée pendant et après les élections, les tensions se sont récemment ravivées dans toute la République centrafricaine (RCA), notamment dans l’ouest et le nord-ouest du pays, provoquant ainsi des déplacements et entravant l’acheminement de l’aide humanitaire. Débutés fin avril dans les préfectures de l’Ouham et de l’Ouham-Pendé, des affrontements entre les groupes antibalaka et exSéléka et d’autres groupes armés ont entraîné le déplacement de plus de 30 000 personnes. La violence entre les groupes ex-Séléka a également forcé quelque 5 000 centrafricains, à majorité des femmes et des enfants, à se réfugier au Tchad.
Les affrontements armés qui ont éclaté les 19 et 20 juin près des villes de Kaga Bandoro et Batangafo, dans le nord, ont provoqué la mort d’au moins sept personnes et le déplacement de centaines d’autres.
Des troubles ont également éclatés à Bangui au mois de juin.
Des milliers de personnes ont dû fuir vers des camps de déplacés, notamment celui situé près de l’aéroport de M’Poko, où ils ont bénéficié d’une assistance. Après une interruption temporaire, l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence a partiellement repris dans l’enclave du PK5 dans le troisième arrondissement de la ville.
Globalement, quelque 415 000 centrafricains sont toujours déplacés à l’intérieur du pays, alors que 471 000 personnes sont réfugiées dans les pays voisins, pour un total représentant environ 20 % de la population. Bien que la plupart des déplacés expriment le désir de rentrer chez eux, des conditions de sécurité reste à garantir pouvant permettre un retour en toute sécurité, volontaire et digne.
L’assistance humanitaire est sérieusement affectée par l’insécurité dans tout le pays.
Médecins sans Frontières (MSF) a été la cible d’attaques à plusieurs reprises au cours du mois dernier et deux de ses chauffeurs ont été tués dans des incidents séparés le 18 mai et le 17 juin, obligeant MSF à suspendre ses opérations pendant trois jours dans le pays. En mai, l’ONG international INSO, une ONG œuvrant à la sécurité des agents humanitaires, a enregistré 26 incidents sécuritaire ayant affecté les opérations des ONG en RCA, le nombre supérieur à celles enregistrées en Syrie (24), en République démocratique du Congo (12) et en Afghanistan (12).
Le Coordonnateur humanitaire a,i Dr Michel Yao, a condamné la montée de la violence contre les populations civiles. Il a appelé toutes les parties à respecter le droit humanitaire international, à protéger les civils et à leur permettre de quitter les zones dangereuses en toute sécurité.