Faits saillants
Plus de 26 000 personnes ayant fui l’insécurité dans le Territoire de Nyunzu sont sans assistance humanitaire depuis bientôt un mois.
Epidémie de choléra dans les zones de santé de Kalemie et Nyemba : besoin de renforcement des efforts de riposte.
Plus de 5 200 personnes habitant la localité de Mbayo exposées aux maladies d’origine hydriques.
Aperçu de la situation
Plus de 26 000 personnes habitant les aires de santé de Muhuya, Ngombe, Ngoyi et Makumbo ont été affectées par l’insécurité dans le Territoire de Nyunzu, selon une mission intersectorielle qui s’est rendue dans la zone du 27 au 31 juillet. Depuis le 12 juillet les affrontements entre la communauté Twa (pygmées) et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont occasionné une insécurité globale dans le Territoire de Nyunzu et sont à l’origine de nombreux mouvements de population vers les territoires voisins de Manono et Kalemie. Les différents rapports d’évaluations de la situation donnent un total de 14 233 personnes retournées dans les villages où les conditions sécuritaires sont rétablies et où les dommages ont été limités. La zone sécurisée se limite à Ngombe Mwana, Ngoyi et Lwizi à cause de la présence des forces publiques (FARDC et PNC) et de l’Administrateur du territoire à Ngombe. Malgré les mesures sécuritaires mises en place à Ngombe, les habitants de ce village ne sont pas encore retournés. Les personnes actuellement en déplacement sont estimées à plus de 10 800 dont la grande majorité appartiendrait à la communauté Luba. Déplacés comme retournés n’ont pas été assistés un mois après le début des mouvements de population. Si pour les personnes en déplacement l’argument à la base de leur non-assistance c’est leur instabilité, c’est-à-dire sans localisation fixe à cause de l’interdiction par les autorités provinciales de voir l’implantation des nouveaux sites de déplacement ; pour les personnes retournées, les acteurs humanitaires voudraient que certains préalables relatifs à la protection des civils soient réunis pour que l’aide apporté ne soit pas source d’un nouveau conflit. Des sources concordantes affirment que les incendies volontaires de plus de 350 maisons d’habitations dans les villages Mukimbo, Ngombe, Zaïre ; les pillages et destructions des articles ménagers et produits champêtres sont plus motivés par un esprit de vengeance de certains membres de la communauté Twa (pygmées) à l’égard des Luba (Bantous).
Plus de 950 cas de choléra dont 7 décès ont été enregistrés dans les zones de santé de Kalemie et Nyemba en l’espace d’un mois et demi (du 20 juin au 7 août), selon la Division provinciale de la santé. La prise en charge médicale des malades et l’implantation de 64 points de chloration dans les aires de santé en épidémie ne suffisent pas à stabiliser la situation. Depuis le début du mois d’août, les zones de santé de Kabalo et Moba ont aussi enregistrés des cas de choléra à la suite de l’arrivée dans ces zones des personnes malades en provenance de Kalemie. Si les activités de riposte des acteurs membres des secteurs de la santé, de l’eau, hygiène et assainissement ont permis la réduction du nombre des décès, les efforts en cours doivent être appuyés pour que cette épidémie soit maitrisée. Depuis le 6 août, certains quartiers de la ville de Kalemie n’ont pas accès à l’eau potable suite à une nouvelle panne survenue sur la centrale Hydroélectrique de Bendera seulement deux semaines après le rétablissement du courant électrique. La grande majorité des habitants de la ville va puiser l’eau non traitée du lac Tanganyika et de la rivière Lukuga. Les autorités provinciales et acteurs humanitaires redoutent une forte augmentation des cas de choléra dans les zones de santé de Kalemie et Nyemba où la tendance des cas de choléra est à la baisse. Selon l’OMS, en plus du renforcement de la sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène, il est important de rendre plus opérationnel les points de chlorations déjà implantés et en implanter préventivement d’autres dans les aires de santé à risque.