Faits saillants
• Les attaques du groupe Boko Haram auraient occasionné une perte de plus de 19 milliards de Francs CFA (soit environ 32 millions de dollars américains) dans la région de Diffa, selon les autorités régionales.
• La récente attaque du village de Alla, à 30 km de Diffa, dans la nuit du 26 au 27 octobre a fait 13 morts et de nombreux dégâts matériels.
• L’attaque du village de Ngourtoua perpétrée dans la nuit du 24 au 25 septembre aurait occasionné le déplacement interne de plus de 12 000 personnes.
• La scolarisation des enfants en âge d’aller à l’école ou déjà scolarisés vivant sur les sites des déplacés reste une priorité.
En dépit d’une relative accalmie, le contexte sécuritaire dans la région de Diffa reste volatile. En témoigne la toute dernière attaque d’éléments présumés de Boko Haram dans la nuit du 26 et 27 octobre dans le village de Alla, à une trentaine de kilomètres de la ville de Diffa. Cette attaque a coûté la vie à 13 personnes tuées par balles et causé de nombreux dégâts matériels. Elle fait suite à celles déjà perpétrées dans les localités de Diffa, Baroua, Bosso et le village de NGourtoua situé à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Diffa dans la commune de Chétimari. Ces différentes attaques ont provoqué des mouvements internes de populations de milliers de personnes. Des évaluations sur les différents sites d’accueil permettront de mieux dénombrer les personnes déplacées.
La région de Diffa subit de plein fouet les conséquences de la crise au nord-est du Nigéria notamment sur le plan économique. Les autorités régionales estiment à 19 milliards FCFA (soit environ 32 millions de dollars américains) les pertes subies par la région depuis le 6 février 2015, date à laquelle les premières attaques de Boko Haram ont été enregistrées sur le territoire nigérien. Cette situation continue de saper la résilience des communautés de la région en proie à une insécurité alimentaire récurrente. Les conséquences de la crise sur la région ne sont pas qu’économiques. Ainsi sur le plan éducatif, de nombreuses écoles restent encore fermées. Des milliers d’élèves et d’enfants en âge d’être scolarisés se trouvent actuellement sur les sites des déplacés et ne peuvent pas aller à l’école alors que la rentrée scolaire a eu lieu en octobre. Les autorités en collaboration avec les partenaires humanitaires examinent les différentes possibilités pour un retour effectif des enfants en classe avant la fin du mois de novembre. Au total 151 écoles devant accueillir 12 631 élèves avaient alors fermé leurs portes dans cette région.
Les déplacements internes consécutifs aux attaques du groupe Boko Haram sur les villages Nigériens situés le long de la frontière continuent. Suite à l’attaque du village de NGourtoua (commune de Chétimari) dans la nuit du 24 au 25 septembre 2015, des mouvements internes des populations ont été observés notamment en direction des villages de Chétimari, Koublé et Gagamari. Actuellement, deux sites accueillent l’essentiel de ces déplacés à savoir le site de Koublé NGourtoua (commune de Chétimari) et Boudoum (Commune de Mainé Soroa). On estime à plus de 8 000 personnes le nombre de déplacés accueillis au niveau de ces différents sites. Une évaluation conjointe des besoins conduite le 1er octobre 2015 a permis de voir l’ampleur des besoins dont les plus prioritaires restent les abris, l’eau, la santé et la nourriture. D’autres déplacements internes seraient signalés du côté du village de Baroua qui a été la cible d’une attaque dans la nuit du 1er au 2 novembre 2015.