Faits saillants
Flambée du paludisme dans le Haut-Uele : plus de 250 000 cas dont près de 700 décès en cinq mois.
Plus de 15 000 personnes affectées par les inondations dans la Zone de santé de Tchomia.
Aperçu de la situation'
Une flambée de cas de paludisme est signalée depuis le début de l’année dans la Province du Haut-Uele, principalement dans les zones de santé (ZS) de Pawa, Boma-Mangbetu, Isiro et Wamba. Entre le 4 janvier et le 22 mai, ces ZS ont notifié un total cumulé de 255 419 cas dont 671 décès. Pawa et Boma-Mangbetu sont les zones les plus touchées. A la suite de l’appel des autorités sanitaires, Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé début mai une intervention d’urgence dans les ZS de Pawa et Boma-Mangbetu. Dans un premier temps, MSF a distribué près de 10 000 traitements à base d’Artésunate contre le paludisme et des tests rapides dans 32 centres de santé, pour que les malades soient pris en charge rapidement, gratuitement et efficacement près de chez eux. MSF va également intervenir en soutien aux hôpitaux généraux de référence (HGR) de ces deux ZS pour la prise en charge des cas compliqués qui nécessitent souvent des soins intensifs, transfusions sanguines et oxygénothérapie. Du personnel médical de MSF viendra renforcer l’équipe du Ministère de la Santé, apportera également le matériel et les médicaments nécessaires et donnera des formations pour améliorer la qualité des soins. Cependant, les ZS d’Isiro et Wamba ne bénéficient pas encore d’appui d’urgence. Elles sont seulement appuyées dans le cadre du programme régulier de Santé rurale (SANRU) de lutte contre le paludisme, qui couvre toutes les 13 ZS de la Division provinciale de la santé du Haut-Uele. Dans la Province de l’Ituri, il y a également une recrudescence de cas de choléra dans la ZS de Nyarambe. Cette dernière a notifié 36 cas dont deux décès depuis le début de cette année jusqu’au 5 juin. L’Organisation mondiale de la santé a donné des médicaments pouvant prendre en charge environ 200 malades.
Dans la Province du Bas-Uele, la protection des civils reste un souci majeur pour les acteurs de Protection. Les territoires d’Ango, de Bondo et Poko sont en proie à une reprise des activités des présumés combattants de Lord’s resistance army (LRA) depuis mai 2016. En effet, dans la nuit du 4 juin plus d’une cinquantaine de civils seraient pris en otage dans la région de Bili, particulièrement dans le village de Gumbu (environ 520 km au nord de Kisangani) dans le Territoire de Bondo. Quelques élèves finalistes du primaire enlevés n’ont pas pu participer à l’Examen national de fin d’études primaires. Cet incident a également perturbé la campagne de vaccination contre la méningite avec la prise en otage de certains infirmiers impliqués dans l’activité. Selon des sources locales, les populations des villages environnants, dont on ne connait pas encore l’effectif, seraient en déplacement à Bili centre. Ce contexte sécuritaire risque d’accentuer les vulnérabilités dans une zone où la population vit déjà dans la précarité et de provoquer des mouvements de population et d’autres problématiques humanitaires (insécurité alimentaire). Alors que le Bas-Uele est confronté à un sérieux problème d’accès physique et un déficit d’organisations humanitaires.
Selon le rapport de protection du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, l’ex-Province Orientale a été en 2015 la province la plus affectée par les incidents de protection. Ce rapport – publié en mai 2016 – indique que 37 324 incidents de protection ont été rapportés dont 23 496 en Ituri, 7 762 dans le HautUele, 5 640 dans le Bas-Uele et 426 dans la Tshopo. Comparativement à l’année 2014 où 12 332 incidents avaient été enregistrés, on note une augmentation de 24 992 incidents, soit 49,3%. L’armée occupe les premiers rangs de présumés auteurs avec 11 876 incidents, suivis des civils avec 6 091 incidents, les miliciens de FRPI avec 4 918 incidents, la police nationale avec 4 557 incidents et les autorités civiles avec 4 494 incidents. 53% des incidents ont affecté des résidents, 24% les retournés, 17% les personnes déplacées internes, 5% les réfugiés et 2% les rapatriés.