FAITS SAILLANTS
Un an après l’expiration du PNRE, plus de 120 000 personnes ont déjà traversé la frontière haitianodominicaine, selon OIM ;
Plus de 150 000 personnes ont bénéficié des programmes de réponse à l’épidémie de choléra mis en œuvre par les Nations Unies au cours des deux derniers mois ;
Entre mars et juin 2016, Les programmes de retour ont permis de relocaliser environ 1400 personnes déplacées; il reste encore environ 61 000 personnes vivant dans 33 sites ;
Les acteurs humanitaires ont renforcé les programmes d’aide alimentaire en vue de répondre à l’insécurité alimentaire qui frappe sévèrement 1,6 millions de personnes.
Situation binationale : une année après, la situation des personnes retournées reste inquiétante
Depuis juin 2015, un nombre croissant de migrants ont été déportés ou sont retournés volontairement en Haïti depuis la République Dominicaine. OIM a interviewé plus de 120 000 personnes sur une base volontaire.
Depuis que le plan national de régularisation des étrangers (PNRE) en République Dominicaine a pris fin en juin 2015, beaucoup d’étrangers dans ce pays et en particulier des milliers de haïtiens se sont retrouvés du jour au lendemain en situation irrégulière et sans pratiquement de droits. Les mouvements de retour ont alors commencé, certains sous la forme d’expulsion ou de reconduite à la frontière ou encore des retours plus ou moins volontaires et ou spontanés.
Face à cet afflux, le Gouvernement haïtien, avec l’appui des partenaires humanitaires ont mis en place un plan de contingence Inter-agences en mai 2015 afin d’assister et accompagner entre 20 000 et 30 000 personnes retournées. Le plan a notamment permis de répondre aux premiers besoins des retournés en mettant à leur disposition un petit kit de retour et un mécanisme basique d’enregistrement et d’acheminement dans leurs zones d’origine.
Le monitoring de la frontière et la collecte des données, des défis toujours bien réels
Un travail de monitoring des frontières a par la suite commencé sous le leadership d’IOM et avec l’appui financier d’OCHA et de l’USAID. Les données collectées par ce mécanisme sont les plus fiables à ce jour concernant cette problématique. Mais il est important de noter que ce mécanisme n’enregistre qu’une portion des personnes arrivant de la République Dominicaine tellement les frontières entre les deux pays sont poreuses. D’autres acteurs comme le GARR (Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés) et le Service Jésuite aux Migrants (SJM) complètent le dispositif de monitoring et jouent un rôle important dans le décompte des retours aux plusieurs entrées officielles et non officielles à la frontière. En outre, la faible capacité des services étatiques à la frontière n’a pas permis que ce travail de monitoring, qui est fait maintenant depuis plus d’un an par les acteurs humanitaires, soit systématiquement intégré aux systèmes nationaux.