FAITS SAILLANTS
La Journée Mondiale Humanitaire de 2016 a été célébrée environ trois mois après la tenue du Sommet Humanitaire Mondial les 23 et 24 mai à Istanbul (Turquie).
Le Fonds Central d’Intervention d’Urgence (CERF) a alloué 10 millions de dollars américains en faveur des personnes affectées par la crise oubliée du sud du Tchad.
La situation de protection est de plus en plus inquiétante dans la région du Lac avec des incidents qui exposent les personnes déplacées et des populations hôtes
CHIFFRES CLÉS
Population 13,2 m
Taux d’alphabétisation 37,3%
PIB/hbt 2 021US$
Espérance de vie 50,7 ans
Taux de mortalité des < 5 ans 150/1 000
Taux mortalité maternelle 1 100 / 100 000
Accès à l’eau potable 48,2%
Retournés 93 000
Réfugiés 388 339
PDI (dont enregistrées au 1 er/09/2016) 109 605 (85 284)
FINANCEMENTS
567 millions fonds requis (en US$), 24% financés
Un 19 août riche en couleurs au Tchad
Solidarité renouvelée en faveur des populations affectées par les crises La Journée mondiale de l’aide humanitaire (JMAH) de cette année est particulière. Elle est célébrée environ trois mois après la tenue, à Istanbul, en Turquie, du premier Sommet mondial de l’humanitaire, un tournant historique qui a donné des orientations nouvelles à l’aide à travers le monde. En effet, les participants à ce sommet ont adopté le Programme d’action pour l’Humanité, qui regroupe cinq orientations clés (voire bulletin OCHA mai-juin 2016), entre autres, le renforcement d’un leadership mondial pour prévenir et mettre fin aux conflits, le respect des normes qui protègent l’humanité et le passage de l’assistance à l’élimination des besoins.
Le thème de cette année « une seule humanité » a permis de renforcer la sensibilisation sur les résultats du Sommet Mondial de l’Humanitaire. C’est ainsi que les acteurs humanitaires du Tchad ont célébré cette Journée de l’aide humanitaire aux côtés des communautés locales, des personnes affectées par les crises et des autorités.
Les acteurs humanitaires, les bailleurs de fonds et le Gouvernement ont porté haut la voix des personnes vulnérables en appelant à plus d’engagement dans la réponse à leurs besoins urgents ainsi qu’à leur autonomisation. «Il est douloureux de constater qu’un enfant sur sept meurt avant d’atteindre cinq ans ou qu’une femme sur cent meurt en couche, faute d’accès aux soins. Au cours d’une récente visite au Lac, j’ai été frappé de constater le manque total d’accès aux soins et aux médicaments dans certains villages. Il en est de même pour tous les services sociaux de base : à Abougoudam, à côté d’Abéché, où je me suis rendu début juillet, les enfants se pressaient autour d’un puit, le seul point d’eau à 20 kilomètres à la ronde.
L’accès à l’eau est un défi majeur dans tout le pays », a déploré le Coordonnateur Humanitaire, Stephen Tull dans son discours.
En dehors des discours des officiels au Musée national, une table ronde sur l’avenir de l’action humanitaire au Tchad a rassemblé partenaires humanitaires, autorités et populations affectées par les crises, afin d’échanger sur les implications du Sommet Mondial de l’Humanitaire pour le Tchad, ainsi que sur les transformations nécessaires du travail humanitaire, qui doit notamment répondre aux besoins urgents tout en assurant l’autonomisation des populations vulnérables. « Si, en plus de faciliter notre accès aux services de bases, nous pouvons avoir un appui à l’agriculture, l’élevage, la pêche et le petit commerce, nous n’aurions plus besoin de l’aide humanitaire», a déclaré Cheikh Saleh, représentant des personnes déplacées du Lac, venu pour partager les conclusions d’un mini-sommet de Baga-Sola organisé par OCHA en mai 2016 entre personnes déplacées, réfugiées et communautés hôtes. Un plaidoyer fort a été fait en vue du renforcement des capacités et du rôle des organisations non-gouvernementales locales. L’intensification de l’assistance via transferts monétaires et la promotion des programmes de filets sociaux ont été discutées.
La Journée Mondiale de l’Aide humanitaire a non seulement servi à mener une sensibilisation sur les résultats du sommet d’Istanbul, mais aussi à rappeler les bases de l’aide humanitaire : les principes humanitaires. C’est ainsi que les jeunes Tchadiens de Gaoui, retournés de la Centrafrique se sont joints à leurs camarades de la Maison de quartier de Chagoua (N’Djamena) pour réaliser une fresque illustrant les principes humanitaires.
Cette fresque, signée par les participants à la Journée du 19 août, symbolise le réengagement de tous en faveur d’un monde plus humain et d’une action humanitaire basée sur les principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance.
Reconnaissant les médias comme des vecteurs de changement, OCHA, en collaboration avec les Agences des Nations Unies, a organisé, les 16 et 17 août, un atelier d’échanges avec les journalistes sur le thème « Journalisme et Action humanitaire ». Visant le renforcement de la collaboration entre les Nations Unies et les médias, ces échanges ont permis aux journalistes d’améliorer leurs connaissances notamment sur l’action humanitaire, les principes humanitaires et les techniques de rédaction d’articles à sujets humanitaires.
Par ailleurs, une exposition installée en marge de la cérémonie de célébration, au Musée, a rassemblé les photographies de plusieurs partenaires sur l’action humanitaire et les populations affectées par les crises au Tchad, y compris des portraits des participants au mini-Sommet de l’Humanitaire de Baga-Sola.